Sharufa Mélissa Amisi est la figure emblématique de la lutte contre le cancer en RDC. Très active, elle s’y investit corps et âme. En 2017, elle crée la Fondation Bomoko, cette initiative lui permet d’alerter les consciences sur les risques liés à cette maladie, perçue comme un sujet tabou en RDC.
Pouvez-vous vous présenter ? Mon nom est Sharufa Mélissa Amisi, je suis de nationalité congolaise (RDC) et je vis actuellement à Kinshasa. Détentrice d’un Master en Communication de l’ECS Belgique et d’une licence en finance de l’Université Catholique du Congo, en 2014, elle ouvre son cabinet appelé “MAS Consulting”. Elle est actuellement consultante en communication pour les entreprises et les personnalités publiques & politiques. J’ai également, depuis 2017, créé une structure de prévention contre les cancers en RDC et qui porte le nom de « Fondation Bomoko ». Comme il est mentionné sur le site de la fondation : “dans notre pays, selon le Ministère de la Santé, en 2008, près de 44% des décès enregistrés dans les hôpitaux en RDC étaient dûs au cancer. En 2017, nous constatons amèrement que cette hausse régulière de la prévalence concerne des maladies chroniques non transmissibles parmi lesquelles le cancer prend une grande place, si pas la première. C’est donc dans ce cadre que nous nous focalisons sur 5 types de cancer les plus récurrents qui sont : le cancer de sein, le cancer du col de l’utérus, le cancer de la prostate, le cancer du côlon et la leucémie. L’association a vu le jour suite à plusieurs constats notamment le manque d’informations lié à la maladie qui engendre des conséquences lourdes dans notre société.” Pourquoi avez-vous choisi de vous engager dans cette lutte contre le cancer ? J’ai connu une expérience indirecte avec le cancer. J’ai perdu des proches malheureusement à cause d’un diagnostic tardif et par manque d’informations. Nous ne savions pas qu’à partir d’un certain âge, il faut systématiquement inclure un dépistage contre certains types de cancer. Ce n’est qu’après la succession d’évènements malheureux que nous nous sommes intéressés (ma famille, mes proches et moi) à la question. Personnellement, je l’ai ressenti comme un appel à l’action afin de pouvoir sauver (épargner) plusieurs vies de cette expérience douloureuse.
source : congoparis.org